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Dès la Belle Époque, les quartiers Schmelz et Italie sont représentés sur des cartes postales photographiques. Des clichés de Charles Bernhoeft (1859-1933) ou de Jacques Marie Bellwald (1871-1945), précurseurs en matière de reproduction photographique des paysages du Grand-Duché, sont tirés sur des feuilles cartonnées. À Dudelange, les imprimeries-papeteries, notamment les maisons Wilhelm Fabry-Hermann et Gérard Willems fils, se partagent l’essentiel du marché de la diffusion de ce média de correspondance dès plus populaires.L’entrée de Dudelange dans la modernité est représentée par la diffusion après 1900 de cartes postales de l’usine. L’image pénètre peu l'usine même, qui reste un monde clos, mais témoigne de l'extension de ses installations. Vers 1910, le photographe dudelangeois Jacob Köner (1886-1950) produit une carte de l’usine et du quartier Schmelz. L’image de l'habitat ouvrier accolé au site sidérurgique, montre que Dudelange se crée un profil de ville à travers la représentation des nouveaux quartiers, qui se développent autour des activités de l’ARBED.
Les plus belles vues de l'usine sont dues à Nicolas Schumacher (? – 1938) de Mondorf-les-Bains. Le photographe spécialisé dans l’édition d’art, diffuse entre 1900 et 1920, des panoramas en noir et blanc, mais aussi par souci de réalisme, des versions colorées plus fines. De même que Paul Kutter (1863-1937), Schumacher propose des vues plongeantes sur l’usine à partir des hauteurs du quartier Italie. La Gare-Usines (1883) et les rails, symboles du développement des communications, complètent l’imagerie du progrès industriel.
Cartes postales « Belle Époque »
Ces cartes postales en couleur réalisées à l’aide d’un procédé d’impression photochrome apparaissent à la Belle Époque . L’image est créée à partir d’un négatif en noir et blanc et colorisée par son transfert direct sur plusieurs plaques lithographiques. Chaque imprimeur développe sa propre palette pour la couleur des motifs. Créées dans un souci de réalisme, les cartes colorisées sont néanmoins teintées de fantaisie. Au début du XXe siècle, les vêtements des habitants d’Italien sont peints en costumes folkloriques aux couleurs fantaisistes afin de faire découvrir un quartier « pittoresque » aux récepteurs.
Guillaume Fabry et Christine Hermann installés dans la rue du Commerce à Dudelange, éditent des vues colorisées. Dans la même veine que le photographe Nicolas Schumacher (Mondorf-les-Bains), la librairie Fabry-Hermann propose, des vues plongeantes sur la Schmelz à partir du quartier Italie.
CDMH, Archives photographiques / Fonds privés / Fonds Roxane Kostigoff / Éd. Librairie Fabry-Hermann, L'usine de Dudelange avec hauts fourneaux et aciérie, à l'avant-plan, la gare Dudelange-Usines et le quartier Italie, vers 1908, impression photochrome.
CDMH, Archives photographiques / Fonds privés / Fonds Roxane Kostigoff /Éd. Nicolas Schumacher, carte multivues «Souvenir de Dudelange ».
Dans un trèfle à quatre feuilles sont représentés aux côtés de l'église Saint-Martin, la chapelle sur le Mont Saint-Jean, le Château de Dudelange (l’ancienne villa du directeur de l’ARBED), et la Schmelz avec la gare (Usines), vers 1905, impression photochrome)