Paysage industriels

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En 1938, lors de la 4e édition du Salon de la Photographie à Dudelange, le bourgmestre Théodore Thiel (1935 -1946) souligne dans son discours inaugural, l’intérêt du thème de l’industrie pour la photographie amateur. Il évoque la cadence du travail, l’explosion de couleurs, les clairs-obscurs dramatiques, le relief accidenté des terres rouges.

À partir de 1935, Dudelange s’engage au sein de la Fédération Touristique du Bassin Minier (FÉTOUMI).
La ville mise à l’époque sur le développement de la randonnée pédestre et promeut la découverte du spectacle industriel.
Secrétaire municipal de Dudelange, mais aussi de la FÉTOUMI, Jean-Pierre Hoffmann, mentionne que le but premier de l’initiative est de gagner les salariés de l’industrie à la pratique de la
randonnée.

Dans ses mémoires d’enfance, l’écrivaine Ry Boissaux (1900-1986) fait revivre les promenades dominicales en famille aux
temps de la Belle Époque à travers la ville avec en apothéose la visite de l’usine. Son père, employé de l’ARBED y était « ganz bekannt » (connu) et « ganz kënneg » (expert), ce qui ouvrait le privilège rare de
pouvoir pénétrer la Schmelz, de monter sur les hauts-fourneaux pour voir les serpentins en acier rougeoyant sortir du laminoir ou avoir une vue plongeante sur le Schwaarze Wee (Chemin noir).

Ce point d’observation permettait de découvrir le quartier Italie logé derrière le crassier, un impressionnant amoncellement de scories (résidus du travail sidérurgique). La « poésie dangereuse » du travail
sidérurgique relèvent du mystère alchimique pour une grande partie des Dudelangeois car l’usine reste un monde clos.

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Alors que le public ne voit que l’enveloppe de l’usine, la photographie accède le site sidérurgique de Dudelange dès la Belle Époque. L’ARBED est soucieuse de disposer d’une base documentaire et technique sur le développement des infrastructures et les procédés d’usinage. Des photographies sont rassemblées dans des albums montrés, voire offerts aux visiteurs de marque. Une exposition organisée pour le cinquantenaire de la ville de Dudelange (1957),
présente la production de l’ARBED à travers des séries photographiques. Bien souvent, la direction du groupe confie ces
missions de documentaires à des employés qui pratiquent certes la photographie en amateur, mais ont acquis au fil des ans une réelle expertise en la matière.