Industrie & Culture

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Au cours des années 1950 et 1960, la modernisation du site d'ARBED-Dudelange continue (laminoir à chaud de tôles Steckel et un four utilisé pour la fabrication de l’acier nommé convertisseur LD-AC). C'est occasion pour l'ingénieur Alphonse Wagener, un des historiens de la sidérurgie luxembourgeoise d'en rappeler en 1962 dans une série au "Land" le passé glorieux. La suite d'images "Travail à l'aciérie" présentée par Jean-Pierre Conrardy au VII Salon International d’Art Photographique (1957) quant à elle héroïse dans une veine artistique le travail des ouvriers de la
Schmelz.

Le cliché par Jean Pierre Conrardy  est probablement extrait de la série «Travail au laminoir» dont des éléments ont été présentés au VIIe Salon d'art photographique en 1957. L'auteur propose une vue esthétisante des lieux, un rai de lumière perçant l'obscurité ambiante et plaçant le travailleur dans un clair obscur qui n'est pas sans rappeler l'aura sacrée d'une cathédrale.

CDMH, Archives photographiques / Fonds privés / Fonds Roxane Kostigoff / Jean-Pierre Conrardy, Travail au laminoir, 1957 (?), tirage noir et blanc 38,5 x 33,5)

Parallèlement le syndicat d’initiative pour la promotion touristique de Dudelange diffuse du matériel publicitaire dont des vues de la Schmelz  en carte postale. Le gigantisme de l’usine y ressort à travers le procédé moderne de la vue aérienne. De concert avec le Touring club il propose des randonnées pédestres dont les quartiers Schmelz et Italie constituent des étapes. La documentation de ces mêmes endroits, fait par ailleurs partie
d'une mission photographique que le Service d’Expansion économique et touristique (Ministère de l’Economie) confie à Marcel Schroeder.

Les assises annuelles de l'Office national du Tourisme à Dudelange en 1967 évoquent un le potentiel touristique des visites techniques de l'usine et
s'intéressent déjà à la spécificité du quartier Italie, ressenti comme unique en son genre au Luxembourg. L’usine de Dudelange maintient son statut
d’attraction touristique jusqu’aux années 1980, perception illustrée notamment par les cartes postales éditées par les Messageries Paul Kraus. Cependant, le regard se déporte déjà vers d'autres lieux et notamment les nouveaux quartiers résidentiels, développés après la Seconde Guerre mondiale et qui incarnent désormais mieux la modernité que l'usine.