2020-10-30 au 2020-12-31

Le Noir du Blanc au Luxembourg et ailleurs


Cycle de visioconférences dans le cadre du projet de recherche « À fleur de peau »



Le prochain webinaire "Le Noir du Blanc" est reporté au vendredi 12 février 2021

Les deux premiers webinaires peuvent être revus sur la chaîne Youtube du CDMH.


Les origines intellectuelles et associatives du projet À fleur de peau qui est porté par un financement du Département de l'intégration du Ministère de la Famille, de l'Intégration et de la Grande Région
se situent bien en amont de la table ronde « Being Black in Luxembourg » (13.11.2019) dressant un bilan préoccupant pour le Luxembourg et de la manifestation « Black lives matter » (5.6.2020).

Pour le Centre de Documentation sur les Migrations Humaines il s’agissait de renouer avec une réflexion autour des imaginaires réducteurs opposés aux personnes noires (racisation) au Luxembourg, révélés par le rapport « Being Black in Europe » publié au mois de novembre 2018 par l’Agence européenne des droits de l’homme faisant état d’un bilan préoccupant pour le Luxembourg. Le processus d’échange et de consultation était largement entamé au moment de la survenue des évènements évoqués ci-dessus. Ceux-ci sont venus relancer une démarche initiée en 1998 avec la réalisation en milieu scolaire du film « Schwaarz zu Lëtzebuerg » (partenariat ASTM, production CNA), relayée en 2001 par l’accueil de l’exposition « Notre Congo » (partenariats ASTI et ASTM), puis en 2007 par l’insertion de la thématique du colonialisme dans l’exposition « Retour de Babel » (partenariats CLAE et Ville de Dudelange), enfin en 2013, l’action « Le temps des colonies » (partenariat Génériques, Paris).





On aurait pu croire qu’au fil du temps les clichés négatifs se seraient estompés notamment par l’effet de près d’un demi-siècle de cohabitation entre les Luxembourgeois et les personnes d’origine capverdienne. Or, il faut déchanter, les clichés discriminatoires se sont redynamisés alors qu’une présence plus étoffée et diversifiée de personnes afro-descendantes s’établit au Luxembourg. Comme l’a révélé la libération de parole induite par les événements évoqués en introduction, ces imaginaires continuent au quotidien (travail, logement, enseignement, accès à la culture …) des effets discriminatoires à l’égard de cette minorité au Grand-Duché.

En partenariat avec l’association Finkapé réunissant des personnes issues de la diaspora afro-descendante du Luxembourg, le CDMH souhaite procéder à travers un cycle de visioconférences (7 et 14 novembre 2020) à un état des lieux de la situation au Luxembourg en compagnie d’intervenants académiques, associatifs et professionnels d’ici et d’ailleurs, à l’épreuve notamment d’exemples belges et français. Les visioconférences s’intéressant à deux champs réputés véhiculer et reproduire de longue date ces imaginaires, à savoir ceux des médias et de la publicité, de même que celui des musées

Le moment de se livrer à un inventaire paraît propice alors que commencent à s’ébaucher des bonnes pratiques à travers des reportages ou des campagnes de publicité ou des projets d’exposition dans divers musées.

Comment garantir que ces ouvertures ne relèvent pas seulement de la communication de crise, mais aboutiront à des changements fondamentaux et durables. Tel sera l’enjeu d’une troisième visioconférence avec des professionnels des médias, de la publicité et des musées le samedi 5 décembre 2020. Quelles pistes proposer, quelles procédures d’accompagnement imaginer pour ouvrir au-delà du « vivre ensemble » des voies pour « agir ensemble ».


Intervenantes et intervenants

Madame Laurence Brasseur, docteure en études muséales et chercheuse à l’Université du Luxembourg, s’intéresse aux préjugés et aux inégalités dans les musées et la société.

Monsieur Jean Barthélemi Debost, docteur en histoire,(Université Paris I-Sorbonne) " L’Afrique des Blancs. Images africaines et propagande coloniale dans la presse française de la fin du XIX° siècle." , auteur en 1992 de " Négripub, l'image du Noir dans 100 ans d'images publicitaires" (Ed. Somogy, 221 pages).Entre 2013 à 2017 responsable de la direction "Réseau et partenariats" du Musée national de l'histoire de l'immigration à Paris. De 2017 à ce jour responsable de la médiation scientifique et des partenariats locaux de l'Institut des Migrations qui regroupe plus de 350 chercheurs en Sciences humaines et sociales sur les migrations.

Madame Antonia Ganeto, licenciée en journalisme et communication (ULB), est co-fondatrice de Finkapé et chargée de direction du centre d'éducation interculturelle - IKL.

Monsieur Romain Hilgert, journaliste politique, rédacteur en chef du « Lëtzebuerger Land » de 2004 à 2019. Il est l'auteur de l’étude pionnière « Banken, Kaffi, Hädekanner. 500 Jahre Luxemburg und die Dritte Welt» ainsi que d'une édition commentée, critique du poème de Michel Rodange, "Renert oder de Fuuss am Frack" évoquant les dimensions sociale et politique du texte. Dans "Zeitungen in Luxemburg - Les Journaux au Luxembourg 1704-2004, il s'est intéressé à l'évolution de la presse et des médias au Luxembourg depuis le 17e siècle. En 1983 il a traduit le "Manifeste du parti communiste" en luxembourgeois.

Madame Jennifer Lopes Santos, une artiste pluridisciplinaire luxembourgeoise originaire du Cap Vert, formée en stylisme à la Haute École Libre mosane (Liège). Ayant étendu son langage artistique à la danse elle s’investira en 2021-2022 dans des projets artistiques d’envergure questionnant les identités et les représentations. Elle est membre fondatrice de Finkapé.

Monsieur Toma Muteba Luntumbue est historien de l'art, artiste et commissaire d'exposition indépendant. Il enseigne à Ecole de recherche graphique (ERG), et à l’Ensav La Cambre à Bruxelles. Il a été directeur artistique des 4e et 5e éditions de la Biennale de Lubumbashi, RDC, (2015-2017) et le commissaire des expositions : Exitcongomuseum, au Musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren en Belgique (2000-2001), Transferts à BOZAR, Palais des Beaux-arts de Bruxelles (2003), Ligablo à la Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles (2010-11).

Madame Heidi Martins, docteure en sociologie

Monsieur Olivier Mukuna, journaliste diplômé de l' ULB, essayiste et enseignant a collaboré à une quinzaine de médias belges, français et luxembourgeois (RTBF, Le Matin, La Dernière heure, le Journal du Mardi, l'Humanité, Paris Match Belgique, Knack, Land etc.) Depuis une quinzaine d'années, il travaille sur la thématique du racisme structurel et l'actualité sociopolitique des afro-descendants en Europe et plus particulièrement au travers du prisme médiatique francophone.

Madame Ichraf Nasri, née à Tunis est diplômée de l’Institut des Beaux Arts de Sousse (arts plastiques) et de l’Ensav La Cambre à Bruxelles (arts visuels). Son implication sur le terrain comme journaliste lors des soulèvements arabes de 2011, sont les premières étapes d'un parcours où la transmission et l’engagement priment. Son travail plastique privilégie la rencontre avec l’autre ("Artifices" Botanique 2015, Bruxelles, "Uncheated" Unseen 2017 Amsterdam, “New Saints”, Waldburger Wouters 2020, Bruxelles…), et sa pratique de commissaire est fondée sur l’inclusivité. Elle a fondé en 2019 Xeno une plateforme artistique et un laboratoire de recherche sur les questions féministes et intersectionnelles qui porte une attention particulière aux artistes racisées et minorisées.

Madame Antoinette Reuter, historienne, membre fondatrice du CDMH a été coordinatrice du projet « Schwaarz zu Lëtzebuerg » (2001. A été en 2007,commissaire avec Jean Philippe Ruiz de l'exposition "Retour de Babel" Elle est gestionnaire du projet « A fleur de peau » pour le CDMH.